Un tract décoré de croix gammées, appelant les "compatriotes de race blanche" à s'unir face aux juifs, aux pédo-LGBT et à l'immigration, a été envoyé à une vingtaine de mairies du Finistère. Les élus, scandalisés, entendent poursuivre les auteurs en justice. Le préfet a annoncé l'ouverture d'une enquête.
Aigle, croix gammées, il n’y aucune ambiguïté. C’est bel et bien un tract néonazi qui a été adressé à 17 mairies finistériennes, vendredi 2 juin en début d'après-midi.
Adressé aux « compatriotes de race blanche », le tract, envoyé sur les messageries électroniques, évoque les juifs qui détruiraient le pays, mais aussi l'immigration, ou encore "la dégénérescence pédo-LGBT", et appelle à l'union de la "race blanche" pour sauver l'Europe...
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Stupéfaction, dégoût et colère
Dans les municipalités qui ont reçu ce courriel, c'est la stupéfaction et la colère.
« Ce sont les agents municipaux qui ont découvert ce tract, raconte le maire de Morlaix, ils étaient choqués, et dégoutés par le contenu".
Jean-Paul Vermot est en colère. "Je suis très énervé de voir, qu'en 2023, on puisse encore se référer à cette idéologie. C'est dramatique de bêtise."
Le Relecq-Kerhuon a également été destinataire de cet abject courriel.
"C'est inacceptable ! réagit Laurent Péron, le maire, au téléphone On ne peut pas prendre cela à la légère et il ne faut pas leur laisser la place. Il faut une riposte et une action en justice. Ce sont des propos qui tombent sous le coup de la loi".
Les deux élus ont immédiatement alerté la direction départementale de la police. Ils souhaitent que les auteurs soient mis face à leurs responsabilités.
La préfecture du Finistère a réagi publiquement ce dimanche et annoncé l'ouverture d'une enquête judiciaire.
Réagir, alerter, pour ne pas laisser ces propos s'installer
Les maires contactés ont, tous les deux, communiqué sur les réseaux sociaux. Un choix qu'ils justifient par la nécessité de faire front.
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"Vues les attaques que vivent nos collègues élus de la part de l’extrême droite, il faut porter ce débat sur la place publique ! estime Jean-Paul Vermot. Il est temps que les Républicains mettent des remparts" clame le maire de Morlaix.
Même ligne pour le maire du Relecq-Kerhuon. "Il faut en parler pour montrer que cette haine existe et qu'il faut la combattre, explique Laurent Péron. Le but du jeu, c'est de les isoler en montrant que tout le monde condamne ces propos" ajoute-t-il.
Depuis plusieurs mois, les agressions d'élus par l'extrême-droite se multiplient, comme à Saint-Brévin les Pins, à Callac ou à Saint-Senoux.
Au début de l'année, des journalistes du Poher Hebdo faisaient également l'objet de menaces de mort de la part de l'extrême droite.